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Sunday, March 25, 2012

Un semblant d'explosion sexuelle...

Je sais que le titre est peut être racoleur (Il y a quelqu'un qui a dit ça avant moi aujourd'hui). Cependant, je dirais que j'assiste non à révolution mais d'explosion sexuel avec les sujets qu'on voit ces derniers temps.

En l'an de (dis)grâce 2012 au Maroc, beaucoup de choses étranges qui cachées, ignorées...(peu importe) sont apparus au Maroc tout à coup, surtout depuis le démarrage du gouvernement de coallition conduit par le parti conservateur à référence islamique le PJD avec d'autres partis aussi bien conservateurs (Istiqlal et Haraka).que de gauche comme le PPS (L'USFP est passé à l'opposition). Très peu de pluie annonce une saison catastrophique pour les agriculteurs, et le pays est affecté par la crise économique que subissent ses partenaires économiques. On entend ici et là des grêves et des émeutes que certains confirment et autres infirment. Et maintenant, la dernière tendance est les polémiques sociétales avec le suicide d'une mineure après son mariage avec son violeur et le sensationnalisme sexuel du "1er sex shop au Maroc" et les fatwas de Zemzmi. Cette effervescence socio-sexuelle sera le sujet de ce billet.

Pour l'affaire Amina, je dois avouer que je me sens totalement perdu. Voici les circonstances que j'ai pu retenir d'après les médias et le suivi sur Twitter des 2 roadshows à Rabat et Casablanca. S'il y a erreur, merci de le dire.
  • Amina Filali, 15 ans, a été enlevée et violée par un homme 10 ans son aîné. D'après le témoignage des parents, la victime a mis du temps pour le dire. Destination médecin qui lui a confirmé l'absence d'hymène (Faussement preuve de virginité ou pas) et puis plainte. Cependant, certains disent qu'il y a eu une relation sexuelle hors mariage avec son consentement, ce qui reste à confirmer. 
  • Le violeur a eu deux options de la part du procureur : se marier ou aller en prison. Le choix est vite fait. Côté victime, il y a eu divergence entre les parents. Le mari dit qu'il n'était pas d'accord mais la mère a fait des pressions. On dit que la victime a été d'accord pour l'arrangement. Le procureur qui a traité le dossier serait derrière cet arrangement. Pour moi, on a foiré le principe de la protection de la victime au profit d'un concept dénommé honneur de la famille. Là, le commun des mortels ont découvert les articles 475 et 486 du code pénal marocain :
Article 475

Quiconque, sans violences, menaces ou fraudes, enlève ou détourne, ou tente d'enlever ou de détourner, un mineur de moins de dix-huit ans, est puni de l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 200 à 500 dirhams. Lorsqu'une mineure nubile ainsi enlevée ou détournée a épousé son ravisseur, celui-ci ne peut être poursuivi que sur la plainte des personnes ayant qualité pour demander l'annulation du mariage et ne peut être condamné qu'après que cette annulation du mariage a été prononcée.
Article 486
Le viol est l'acte par lequel un homme a des relations sexuelles avec une femme contre le gré de celle-ci. Il est puni de la réclusion de cinq à dix ans.Toutefois si le viol a été commis sur la personne d'une mineure de moins de dix-huit ans, d'une incapable, d'une handicapée, d'une personne connue par ses facultés mentales faibles, ou d'une femme enceinte, la peine est la réclusion de dix à vingt ans. 
  • La jeune mariée connaîtra des temps difficile avec une belle famille qui la maltraite et un semblant d’inertie de sa propre famille. Par acte de désespoir, elle a pris un cachet raticide et de mourir plus tard. On rapporte l'attitude du mari a été de la frapper alors qu'on la transportait d'abord vers sa famille et plus tard à un centre de santé. Le PV peut affirmer ou infirmer.
L'affaire a été publiée par un journal arabophone à grand tirage. C'est surtout les réseaux sociaux qui ont amplifié et a contribué à dénoncer cette situation qui, malheureusement, est connue. Le problème est que plus tard, il y a eu des discordances au sein même du gouvernement. Par exemple, dire que l'enquête a été faite et en même temps en cours relève d'un problème de communication patent. Bien sûr, l'avis de M. Ramid  et Mme Haqqaoui favorable au mariage des mineurs n'arrangent pas les choses. Mais le pire pour moi est le risque de récupération par certains de cette affaire pour régler les comptes avec le PJD ou bien de se montrer pour la cause des femmes (Certains se demandent où les aides étrangères dont bénéficient certaines associations féminines vont. Sans parler de la théorie du complot consistant que certaines associations féministes ont pour but de détruire les valeurs de la société). Du pain béni en somme. Mais ce que je ne comprends pas est pourquoi les gouvernements précédents n'ont rien fait en restant dans la case réflexion, surtout le dernier en date où une femme de la gauche était au poste occupée par la seule femme ministre du gouvernement actuel. Elle était censée faire quelque chose, alors pourquoi elle critique maintenant ?!

Pour faire court, il faut durcir les peines envers les violeurs et surtout ne pas laisser l'échappatoire du mariage avec la victime qui constitue un second crime. Mais au delà, c'est toute une mentalité et un mode de pensée qu'il faut changer. Cela passe par l'éducation, surtout dans les zones reculées et peu favorisées où l'accès pour les filles est très difficile à cause de l'éloignement et des dangers de la route, sans parler de la mentalité.  Je ne dirai pas que l'éducation sexuelle, malgré la réticence de certains, est devenu une urgence afin d'éviter beaucoup de drames et mauvaises conception. Aussi, dans les cas du viol, il faut trouver un mécanisme efficace permettant à la victime (femme ou homme surtout, car la loi ne prévoit pas encore pour ce dernier) de déposer sans perdre de dignité et en sérénité. Des représentants de la loi formés pour traiter ces affaires, des assistants sociaux et des psychologues permettront de mettre en confiance la victime. Mais surtout, il faut que la famille de la victime soit encore plus solidaire envers la victime au lieu de la blâmer.

Quant à Zemzmi, on dirait qu'il essaie de nous faire oublier sa débâcle suite à la révélation des agréments. Dernière bouffonnerie : Autoriser les femmes à utiliser des carottes comme sextoys. La dernière d'une série comme la nécrophilie entre le mari et sa femme décédée ou le mariage avec une mineure de 9 ans. En même temps, c'était hilarant de voir les gens parler comme des vierges effarouchées et tentées en même temps de l'ouverture d'un soi-disant sex-shop dans un quartier populaire à Casablanca. Flyers et puis des articles parlant de lui dans plusieurs médias. Et à la fin, notre investisseur a été arrêté pour vente de produits illicites. J'ignore si les produits proposés par lui ne comportent pas des risques sur la santé, ce qui est compréhensible. Mais pour dire que cela incite la débauche, là je perds mon latin. Je suis en train de penser à ces magasins de lingeries féminines en Syrie qui proposent des produits coquins mais créatifs et réalisés sur place. Sans parler des soutifs vendus dans le marché, de luxe ou de kissariat. Pour les produits censés agrandir certaines parties intimes, je les ai vu en vente, bien d'une façon plus discrète (Là, le type a gaffé). Alae Bennani a rédigé dans Le Soir sur des articles coquins vendus dans un magasin. D'ailleurs, pourquoi une femme au Bahrain a pu ouvrir un magasin de sex-shop pour les couples mariés ? (Les mauvaises langues disent que c'est plutôt le défouloir des saoudiens frustrés. Il faut vérifier) Il faut décomplexer la sexualité chez les marocains et surtout les rendre responsables. Toute une révolution mentale à prévoir et qui prendra peut être encore des générations entières.

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